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vitry


Les rues n'appartiennent en principe à personne

~{Lola Naymark - Compagnie L'Hôtel du Nord~}

  • OUVERTURE(S)
  • DU 12 AU 15 OCTOBRE 2018

Pour découvrir le processus de création de Les rues n'appartiennent en principe à personne Les Cahiers du Studio

© Jérémie Dru

création à partir d’Espèce d’espaces de Georges Perec, Éditions Galilée et de témoignages d’habitants récoltés entre avril 2017 et juillet 2018 à Paris, Dunkerque, Chelles, Loos-en Gohelle, Beuvry, Vitry-sur-Seine, Lillers.

Écoutez les déambulations sonores

Parcours Vitry-sur-Seine / Quartier Gare Jean-Jaurès
Parcours Vitry-sur-Seine / Quartier Port-à-l'Anglais

Réservation et horaires

01 46 81 75 50 ou contact@studiotheatre.fr
à 20h sauf le dimanche 14 octobre à 16h

Distribution

avec Olivier Constant et Luci Schneider
Mise en scène : Lola Naymark
Mise en son : Mélanie Péclat
Dramaturgie : Cyril Brody
Scénographie et costumes : Anne Lezervant
Création lumière : Mathilde Chamoux
Création vidéo : Jérémie Dru
Régie : Laurent Le Gall
Adminsitration : Catherine Bougerol
Production et diffusion : Jenny Bernardi

Production

Compagnie L'Hôtel du Nord

Coproduction

Studio-Théâtre de Vitry - La Comédie de Béthune, Centre Dramatique National - Culture Commune, Scène Nationale du Bassin Minier

Avec le soutien de

DRAC Hauts-de-France, Conseil Régional des Hauts-de-France "aide à la création", Conseil départemental du Pas-de-Calais dans le cadre de la diffusion de proximité - Ville de Dunkerque - Le Château Coquelle, centre culturel de Dunkerque - La Halle aux sucres - BiB de Dunkerque - La SPEDIDAM - L'Onda - Office national de diffusion artistique

Lola Naymark a bénéficié du dispositif Pas à Pas de la DRAC Hauts-de-France en partenariat avec la Comédie de Béthune, Centre Dramatique National

Je suis metteure en scène. Mon premier spectacle racontait l'histoire d'une petite fille qui, pour apprendre à devenir femme, interviewait d'autres femmes. J'ai eu envie de continuer à travailler sur l'entretien mais de manière documentaire cette fois, et non plus fictionnelle.
Mélanie Péclat fait de la création et réalisation sonore, de la radio, des entretiens.
Nous nous sommes rencontrées lors de nos études en sciences humaines, dans une ville qui n'est pas la nôtre.
Lola Naymark

C'est l'histoire d'une enquête : quel est aujourd'hui notre lien à la ville, au quartier, à la rue ? A qui appartient la rue ?

Pendant un an, aller à la rencontre d'habitants dans différentes villes, différents quartiers, les interroger sur leur rapport à l'urbain, et écouter les témoins raconter leur ville. A chacun nous demandons de raconter un trajet quotidien. A chacun nous demandons à qui la rue appartient.
Au fil de nos lectures préparatoires, nous avons découvert Espèces d'espaces de Georges Perec. Il nous a semblé évident de nous appuyer sur cette matière textuelle comme un fil conducteur, et une méthodologie. Partir de l'infra-ordinaire, interroger sur ce que nous ne savons plus voir, découvrir la poésie de notre rapport quotidien à l'urbain. Réactiver cette conscience, d'usager urbain, d'acteur au sens d'actif, et donc qui a une prise, qui peut agir. Se dire enfin, du coup, qu'on peut penser la rue ensemble, la penser pour aujourd'hui et pour demain.
Faire de la ville un théâtre sans autre scénographie que la ville elle-même, et les voix de ceux qui l'habitent. Et recommencer ailleurs. A partir de tous ces entretiens, imaginer un spectacle revenir dans un second temps, fortes de toutes ces expériences, leur parler de La Ville cette fois-ci au théâtre.

Un acteur colporteur, qui irait dire de ville en ville où en est le lien à la ville. Un acteur en l'occurrence mais ça pourrait être une actrice. Un Homme-monde.
Il part de l'espace public du théâtre, décrit ce qui l'entoure, et très vite son imaginaire s'aventure au-delà des murs, dans la rue, dans la ville. Il témoigne, et nous emmène dans une cité fictionnelle bâtie à partir des fantasmes urbains de chacun. Il parle pour chacun de nous.

A ses côtés, un musicien mais pas seulement. Technicien du son mais pas seulement. Un peu de tout ça : performateur sonore au profil hybride, armé d'instruments électroniques (sampleurs, synthétiseurs, surfaces de contrôle, pédales d'effets...). Il nous donne à entendre le bruit de la ville et les voix des habitants. Il nous reconnecte avec les sons que nous n'écoutons plus, les valorise, en fait de la musique, rythme la partition de l'acteur. Tout aussi actif que lui au plateau, ils forment un duo ludique : c'est le son qui entraîne la parole, autant que la parole qui suggère des sons. Un dialogue en direct pour faire resurgir les voix, pour rappeler les histoires, faire résonner les petits et grands bruits captés au détour de l'enquête, mixer les rêves…
La parole jaillit, poétique et rythmée, éclatée, comme une tentative, une esquisse pour redéfinir un espace public propre à chacun et commun à tous : est-ce que la rue est encore politique ? A qui appartient la rue ? "Maintenant que nous sommes ensemble, ça va mieux". La possibilité, le droit à partager l'espace. De l'espace public. Appartenant à tous. La rue. " La rue n'appartient en principe à personne ".

Et soudain ils ne sont plus seulement deux au plateau. De leurs corps naît un autre corps, puis un autre, et un troisième. Portés par eux, c'est Rose, Jacques, Valérie et tous les autres qui viennent parler de la rue ensemble. C'est toute une foule projetée, qui se retrouve à défaut de ne s'être jamais rencontrée, pour parler de vivre ensemble. De vivre en ville. Une réunion des gens qui ne se connaissent pas mais qui se retrouvent dans un lieu public. Au hasard, dans un théâtre par exemple.